La montagne imprenable...

Elle a des envies de montagne… de sommets inaccessibles… franchir la barre des 8.000… grimper encore, là où la vie se vit à crédit… une heure ou deux de trop… et c’est la mort. Elle rêve d’alpinisme… de face NORD ! Elle cherche l’ami qui saura la rudoyer et l’amener vers ces sommets. Elle dormait encore quand la cordée s’est évanouie dans la nuit crue, au-delà des lueurs du camp de base. Elle étire ses bras devant la tente. Au loin, le chapelet de point noir se détache de la paroi nacrée du grand glacier de l’ubac. Ce soir, combien reviendront chez les vivants ? Un frisson lui parcourt l’échine.

Elle repense aux Alpes paisibles, aux matins roses, au premiers rayons qui dardent de l’ORIENT. De la fenêtre de sa chambre, ses yeux s’étaient portés sur le couple de joggeurs qui s’engouffraient ruisselant de sueur dans le hall de l’hôtel. Elle les imaginait en nage sous la douche… peau contre peau, les serviettes, le plongeon sur le lit et les dernières forces jetées dans un long pas de deux ou une séance de gymnastique rythmique et sportive.

Et les soirées d’été qui s’étirent… le soleil COUCHANT, les voitures de sport, le restaurant au bord du lac, le casino, la boite de nuit, nuit ou tous les chats sont gris… ou tous les coups de griffes sont permis entre deux caresses… l’ivresse, la sensualité du nombre… le stakhanovisme de l’amour, le genre, non de sexe, des conquêtes d’un soir importe peu… pourvu qu’on l’ait… cette autre ivresse.

Enfin le brunch, sur l’herbe, allongée sur l’herbe fraîche de l’adret, les corps nus offert en plein MIDI au repas du soleil. La corne d’abondance qui déverse ses mets… Sensualités extrêmes de la belle chair et de la bonne chère. Le vin coule à flot au bord du torrent. Les convives mangent, boivent, se dégustent. Elle y rencontre un conteur, elle boit ses paroles… bientôt elle déguste son accent, sa langue. Il a soif, elle lui offre son calice. Paroles, paroles… Il se reverront…

… Le MIDI c’est leur espace commun, là où ils se retrouvent… calme et douceur… laisser sa place au ministère des mots, des mets… Elle le relève la tête… Elle l’aime sa sucette à l’orgeat, l’amande douce lui brûle les lèvres.

Elle lui conte les sportifs de l’ORIENT. Ils rient aux éclats… décidément ce n’est pas leur idéal. Elle avale une banane pour reprendre des forces.

Elle repense au COUCHANT, ses pièges… nostalgie sans désir d’y revenir. Elle déguste un sucre d’orge pour adoucir sa gorge, recevoir quelque douceur dans cette vie trépidante.

Il évoque la rudesse de la face NORD, ce n’est pas son domaine sauf dans les livres… elle croque un bâton glacé… Elle se prête à rêver… à l’ALPINISTE qu’elle attend...

Comments

[madameose]

mais que la montagne est belle !