Cry baby
Terminus ou presque !
Le voyage arrivait à sont terme. Le wagon s’était vidé de sa charge humaine. Jusque là elle demeurait plongée dans ses lectures.
Sa tablette vibra. Elle mit les oreillettes du téléphone et commença la conversation. Avec le roulis, sa voix ne parvenait pas jusqu’à moi. Je décryptais quelques mots sur ses lèvres charnues. Ses mimiques indiquaient la présence d’un être cher… très cher à l’autre bout du fil.
Elle se passait sa langue sur ses lèvres comme pour savourer sa conversation, se caressait la nuque, relevait ses cheveux, se mordillait les lèvres.
Elle posa ses lunettes. Plus une parole ne sortait de ses lèvres. Elle écoutait les yeux clos.
Elle écartait et resserrait régulièrement ses jambes posées à plat sur le siège. Au même rythme, elle se mit à se cambrer puis relâcher ses reins. Bien que discret, le rythme du mouvement s’amplifiait, accélérait.
Soudain elle se figea jambes serrées, cambrée comme un arc… après quelques secondes de trouble, elle reprit la conversation téléphonique ponctuée de mille baisers…
J’avais écarté mon regard…
A l’approche du terminus, je me levai, pris mon bagage. Attirée par mon manège, elle me regarda. Je lui adressai un sourire complice. Dans la sérénité, elle m’offrit son plus beau regard de femme comblée.